Lorsqu’on approche l’œuvre de Michel Henry dans l’esprit d’en interroger la situation à l’égard du mouvement phénoménologique, il nous est d’abord nécessaire d’avouer qu’on n’est pas animé par une intention historico-philologique, et que donc notre but ne sera pas celui de juger jusqu’à quel point la lecture henryenne des textes des pères fondateurs de la phénoménologie est philologiquement exacte. Notre but est à vrai dire bien plus circonscrit et, en même temps, bien plus ambitieux ; ce que nous viserons est en effet : 1) de mettre bien en évidence le lien entre le problème phénoménologique fondamental et celui transcendantal concernant la phénoménalité en tant que condition de possibilité de l’apparaître en général ; 2) d’étaler synthétiquement la direction entreprise par la phénoménologie classique à cet égard ; 3) d’indiquer la nouveauté que, à notre avis, Michel Henry y introduit et d’indiquer en quel sens cette nouveauté devrait être admise à l’intérieur de la réflexion phénoménologique ; 4) d’ébaucher la nécessité de reprendre, après Henry, les concepts de transcendance et de monde à partir de la structure des tonalités émotives (Stimmungen). Notre thèse générale est donc la suivante : la phénoménalité se situe dans la vie qui s’éprouve elle-même, mais la vie qui s’éprouve elle-même est, toujours et originairement, une vie qui fait l’expérience d’un monde.
Le se sentir dans le monde et la phénoménalité, entre Henry et Husserl
Formisano, Roberto
2016
Abstract
Lorsqu’on approche l’œuvre de Michel Henry dans l’esprit d’en interroger la situation à l’égard du mouvement phénoménologique, il nous est d’abord nécessaire d’avouer qu’on n’est pas animé par une intention historico-philologique, et que donc notre but ne sera pas celui de juger jusqu’à quel point la lecture henryenne des textes des pères fondateurs de la phénoménologie est philologiquement exacte. Notre but est à vrai dire bien plus circonscrit et, en même temps, bien plus ambitieux ; ce que nous viserons est en effet : 1) de mettre bien en évidence le lien entre le problème phénoménologique fondamental et celui transcendantal concernant la phénoménalité en tant que condition de possibilité de l’apparaître en général ; 2) d’étaler synthétiquement la direction entreprise par la phénoménologie classique à cet égard ; 3) d’indiquer la nouveauté que, à notre avis, Michel Henry y introduit et d’indiquer en quel sens cette nouveauté devrait être admise à l’intérieur de la réflexion phénoménologique ; 4) d’ébaucher la nécessité de reprendre, après Henry, les concepts de transcendance et de monde à partir de la structure des tonalités émotives (Stimmungen). Notre thèse générale est donc la suivante : la phénoménalité se situe dans la vie qui s’éprouve elle-même, mais la vie qui s’éprouve elle-même est, toujours et originairement, une vie qui fait l’expérience d’un monde.I documenti in SFERA sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.