Pourquoi la peur est une des passions fondamentales de l’esprit humain? Et pourquoi l’Etat moderne naît pour gouverner la peur et produire la sécurité? Et encore: aujourd’hui le gouvernement de la peur est encore le but de la politique ou, plutôt c’est la peur qui gouverne notre présent? Et enfin, le rapport peur-sécurité est l’axe qui va gouverner même l’Europe ou est-il encore possible imaginer une nouvelle voie politique qui mette en place une Europe espace politique multiculturel de liberté et démocratie? Ces sont aucunes des questions qui constituent le fil rouge du livre que nous présentons et auxquelles les auteurs (qui sont tous chercheurs l’Université de Bologna) des textes qui forment le livre offrent leur réponses. La peur est une question typiquement humaine: elle construit, aujourd’hui comme à l’âge moderne, la représentation que le sujet produit de soi-même et, en conséquence, du monde qui l’entoure. Il est de plus en plus évident que, face à la révolution technologique et à l’accroissement de la complexité politique et sociale qui donne forme aux façons de vivre individuelles et collectives, les modèles disponibles pour l’étude et la définition de cette condition affective sont désormais insuffisants et il faut reprendre de nouveau l’étude de la question de la peur. Forts de cette conviction, les textes du livre reconstruisent le débat sur le gouvernement de la peur en partant d’une analyse de Thomas Hobbes et de la pensée politique moderne (de Spinoza à Hegel, de Schopenhauer à Nietzsche) pour finir par interroger le débat actuel sur la peur (et sur les notions de risque et de sécurité), où l’on croit voir un détournement de la peur, qui, originairement passion productrice d’ordre politique, se change, dans les sociétés contemporaines, en instrument de violence, de menace et de panique. En particulier, on montrera la fonction que la peur assure dans la formation des identités sociales et dans la configuration du pouvoir politique; en outre, on tentera de montrer l’actualité de ces philosophies à une époque où les dispositifs sociaux et institutionnels de la gouvernance moderne semblent en crise. Enfin, sur la voie de Jacques Derrida, on éclairera les notions d’«hospitalité», de «tolérance», d’«altérité» envers la notion de «peur» pour comprendre s’il est possible une autre modalité de la constitution du lien politique et sociale dans notres sociétés. Et c’est pour ça qu’on utilisera les suggestions qui viennent du monde de la littérature et du cinéma contemporains au fin de souligner les modalités différentes avec lesquelles on «raconte» l’Autre, en particulier son exclusion et son invisibilité dans les sociétés soi-disant multiculturelles. Gouverner la peur est un livre qui naît de la recherche scientifique académique et qui est adressé à un public des chercheurs et des étudiants. Mais Gouverner la peur se proposent aussi de dialoguer avec la société civile et avec tous ceux qui participent à la formation d’une opinion publique européenne qui réfléchit sur son origine et sur son avenir.
Gouverner la peur. Réflexions politiques et visions de l'Autre de l'époque moderne à l'ère globale
D'ALFONSO, Matteo Vincenzo;
2010
Abstract
Pourquoi la peur est une des passions fondamentales de l’esprit humain? Et pourquoi l’Etat moderne naît pour gouverner la peur et produire la sécurité? Et encore: aujourd’hui le gouvernement de la peur est encore le but de la politique ou, plutôt c’est la peur qui gouverne notre présent? Et enfin, le rapport peur-sécurité est l’axe qui va gouverner même l’Europe ou est-il encore possible imaginer une nouvelle voie politique qui mette en place une Europe espace politique multiculturel de liberté et démocratie? Ces sont aucunes des questions qui constituent le fil rouge du livre que nous présentons et auxquelles les auteurs (qui sont tous chercheurs l’Université de Bologna) des textes qui forment le livre offrent leur réponses. La peur est une question typiquement humaine: elle construit, aujourd’hui comme à l’âge moderne, la représentation que le sujet produit de soi-même et, en conséquence, du monde qui l’entoure. Il est de plus en plus évident que, face à la révolution technologique et à l’accroissement de la complexité politique et sociale qui donne forme aux façons de vivre individuelles et collectives, les modèles disponibles pour l’étude et la définition de cette condition affective sont désormais insuffisants et il faut reprendre de nouveau l’étude de la question de la peur. Forts de cette conviction, les textes du livre reconstruisent le débat sur le gouvernement de la peur en partant d’une analyse de Thomas Hobbes et de la pensée politique moderne (de Spinoza à Hegel, de Schopenhauer à Nietzsche) pour finir par interroger le débat actuel sur la peur (et sur les notions de risque et de sécurité), où l’on croit voir un détournement de la peur, qui, originairement passion productrice d’ordre politique, se change, dans les sociétés contemporaines, en instrument de violence, de menace et de panique. En particulier, on montrera la fonction que la peur assure dans la formation des identités sociales et dans la configuration du pouvoir politique; en outre, on tentera de montrer l’actualité de ces philosophies à une époque où les dispositifs sociaux et institutionnels de la gouvernance moderne semblent en crise. Enfin, sur la voie de Jacques Derrida, on éclairera les notions d’«hospitalité», de «tolérance», d’«altérité» envers la notion de «peur» pour comprendre s’il est possible une autre modalité de la constitution du lien politique et sociale dans notres sociétés. Et c’est pour ça qu’on utilisera les suggestions qui viennent du monde de la littérature et du cinéma contemporains au fin de souligner les modalités différentes avec lesquelles on «raconte» l’Autre, en particulier son exclusion et son invisibilité dans les sociétés soi-disant multiculturelles. Gouverner la peur est un livre qui naît de la recherche scientifique académique et qui est adressé à un public des chercheurs et des étudiants. Mais Gouverner la peur se proposent aussi de dialoguer avec la société civile et avec tous ceux qui participent à la formation d’une opinion publique européenne qui réfléchit sur son origine et sur son avenir.I documenti in SFERA sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.